vendredi 25 janvier 2013

Il y a dix ans disparaissait Henri Krasucki - Texte de Michèle Picard

Henoch Krasucki est né le 2 septembre 1924, à Wolomin, près de Varsovie. Il a deux ans lorsque ses parents, juifs et communistes, émigrent à Paris. Il changera de prénom et s’appellera désormais Henri.

Membre actif de la jeunesse communiste, à 16 ans, il entre dans la Résistance et va animer la section juive des jeunes résistants communistes et francs tireurs partisans de la MOI.

Il est arrêté par la police française en 1943, torturé, livré aux allemands et déporté deux ans plus tard à Auschwitz puis à Buchenwald. Grâce au réseau communiste des camps de concentration, il est affecté dans une mine de charbon où il travaille 16 heures par jour, avec la faim au ventre, les coups, la peur d’être malade signifiant la mort, et échappe ainsi de peu à l’extermination. Il ne reverra jamais son père, Isaac, également déporté, qui sera gazé dès son arrivée en camp de concentration.

De retour de déportation, Henri Krasucki va acquérir la nationalité française et intègrera une formation professionnelle. Très vite, il succèdera à Georges Séguy à la tête de la CGT.

Je veux rendre hommage à Henri Krasucki, ancien dirigeant de la puissante centrale syndicale de 1982 à 1992, qui a donné sa vie en faveur du dialogue social. Homme sobre, travailleur, cultivé, fou d'opéra, polyglotte et admirateur de Paul Eluard, il détenait une véritable popularité. Il était aussi connu et reconnu pour ses qualités humaines et comme un puissant négociateur. Militant dévoué, Henri Krasucki était avant tout, un acteur principal du dialogue social qui avait à cœur d’œuvrer en faveur de l’intérêt général.

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