jeudi 2 avril 2015

L'islamisme, un danger sous-estimé pour la République - Mon intervention lors du Colloque sur la Laïcité


Colloque sur la laïcité
Organisé par le Comité Laïc et République
Samedi 14 mars 2015
Assemblée Nationale – Salon Colbert

L’islamisme, un danger sous-estimé pour la République


Je voudrais démarrer mon propos par trois questions politiques que je souhaite soulever :


L’antisémitisme, le racisme et la haine de la France
Les trafics et l’intégrisme
L’Islam spirituel et l’Islam politique

Depuis les années 1990, la menace islamiste a totalement été niée. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, cette même menace qui expose la France, est encore largement sous-estimée, voire banalisée. Lorsque je parle de menace, c’est de menace terroriste et criminelle dont il s’agit.

La violence se développe particulièrement dans les banlieues, et, à travers une radicalisation politico-religieuse, des germes de guerre civile sont sous-jacents. Dans certains territoires, on observe un enfermement mental dans des schémas rigides, un endoctrinement tangible, un communautarisme certain et parfois même une application de la loi de la charia. C’est dans ce contexte que le Front national et Marine Le Pen se sont emparés de ces sujets pour en faire leur fonds de commerce.
Je voudrais revenir à mon livre : « Les ghettos de la République ». J’ai écrit cet ouvrage en 2007 pour deux raisons principales :

- La première se situe en janvier 2002. Deux gamins de Vénissieux de 18/19 ans se retrouvent internés dans le camp de Guantanamo après être passés par les camps d’Al Qaïda. Ces deux gamins Français, d’un même quartier, étaient pourtant intégrés, avaient un emploi, et n’avaient pas de problème de délinquance. J’ai alors voulu comprendre ce qui pourrissait leur crâne, comment nos gamins en étaient arrivés là. Or, le ver était dans le fruit, c’est-à-dire à l’intérieur du quartier. L’imam Benchellali, expulsé hors de France depuis, avait déjà sournoisement fait des ravages.

- La deuxième se déroule lors des émeutes de 2005 qui ont duré trois semaines. 800 communes de France ont été concernées. Pourtant, aucune réflexion ni aucune analyse politique n’ont été réalisées, notamment après les atteintes massives des lieux et des symboles de la République. Comme il n’y a pas de hasard, huit jours après le décès des deux adolescents qui ont péri dans le transformateur EDF à Clichy-sous-Bois, une grenade est tombée à proximité de la mosquée. La donne a complètement changé à partir de ce moment-là.

Entre ces deux dates, en 2004, j’ai fait expulser l’Imam Bouziane qui exerçait insidieusement un travail de taupe sur le plateau des Minguettes. Il faisait l’apologie de la violence contre les femmes en déclarant que battre sa femme et l’excision étaient des pratiques autorisées par le Coran. Un discours anti-République, anti-France et anti-blancs.

C’est dans cet esprit que j’ai pris l’initiative de la mission parlementaire contre le port du voile intégral. Je m’étonne aujourd’hui de voir la loi qui découle de cette mission parlementaire, pas ou peu appliquée sur le territoire. C’est d’autant plus incompréhensible lorsque l’on sait que le voile intégral est seulement la partie émergée de l’iceberg. Il suffit, pour cela, d’observer les atteintes incessantes à la liberté. Je pense notamment à ces jeunes filles exonérées de sport au collège, à qui l’on impose le mariage forcé, à qui l’on interdit dans le quartier concerné, de recourir au planning familial… Toujours dans les collèges, je pense à ces adolescents endoctrinés qui viennent contester les cours d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… sans parler de la multiplication des conflits, à l’hôpital mère-enfant et la présence d’un médecin homme de nature à perturber l’organisation de la maternité …

La situation sur le développement de l’Islam fondamentaliste en France s’est aggravée depuis les analyses réalisée à la fin des années 1990. C’est aussi le cas dans certaines entreprises du CAC 40 (étude des renseignements généraux en 2005).

A l’instar de la tuerie de Charlie Hebdo, la question qui demeure est la suivante : Pourquoi des enfants Français deviennent-ils des talibans, des terroristes, à l’image de Mohamed Merah ? Combien y a-t-il de Merah en sommeil …

Après la barbarie de Charlie Hebdo, comment ne pas être consterné par les propos tenus par l’observatoire de la laïcité ? C’est une analyse aseptisée qui a été délivrée. Je la cite : « Pour l’observatoire, la radicalisation ne relève pas directement de la laïcité mais de l’ordre public. On nous parle même d’une dérive sectaire. » Au-delà d’une imprudence certaine et d’un manque de sérieux, ces propos sont dangereux car, pendant le même temps, c’est Marine le Pen qui se frotte les mains.

Par ailleurs, la mixité, terme à la mode, nous est servie à toutes les sauces. J’ai la sensation d’une vaste plaisanterie. Dois-je rappeler qu’au niveau national, 10 % de la population est d’origine étrangère. Je peux aussi rajouter que dans certaines villes, cette même population représente 50 à 70 % des habitants.

Partant de cette idée, les familles populaires continuent d’être concentrées en périphérie des grandes villes. De ce fait, des français s’en vont progressivement, ce qui renforce le ghetto ethnique.

Il est évident que le racisme existe, qu’il soit anti-arabe ou antisémite, il dissimule une haine farouche de la France. Mais je reste sceptique quant au déni de réalité à propos du racisme anti-blanc et anti France. Pour reprendre l’exemple de Vénissieux (création de deux mosquées) je n’ai pas le sentiment d’avoir observé un quelconque mouvement islamophobe dans la population. C’est d’ailleurs pour moi, un terme idéologique qui marque une visée politique.

Concernant les trafics, la drogue, les mafias, l’intégrisme, c’est une véritable gangrène qui pourrit la vie de certains quartiers. Il n’y a jamais eu de choix stratégique national de lutte contre la drogue. Les réseaux opèrent sur la communauté, un véritable contrôle de l'espace public et de l’environnement. Ce sont des quartiers entiers qui sont tenus par ces mafias, sur fond de paupérisation sociale instrumentalisée. De ce fait, une corrélation entre trafiquants et islamistes est évidente, la charia s’affiche indiscrètement comme seul référent identitaire et s’impose à tous.

A tort ou à raison, l’islam est considérée des français comme une religion conquérante et une menace pour les libertés. Je comprends ce ressenti au regard des réalités vécues dans la vie quotidienne. C’est là qu’intervient la question politique, car il faut appeler un chat un chat.

Nous devons affirmer sans ambiguïté, qu’il y a une place pour l’islam spirituel, l’islam de paix. Contrairement à ce que décide le gouvernement, ce n’est pas dans les attributions de l’État d’organiser le religieux. Nous devons également dire haut et fort que nous menons un combat contre l’islam politique et contre l’islamisme. Nous tendons la main aux français de confession musulmane et en même temps, nous menons un combat contre ces fondamentalistes qui nous crachent dans les mains. Il faut briser l’omerta. L’islam doit se remettre en question.

La position de François Hollande lors de la visite à Tunis et à la mosquée de Paris, qui consiste à dire que l’islam est compatible avec la République, est une position politique ambiguë. Il n’est pas possible de parler d’islam en général sans faire l’objet d’une récupération par les islamistes.

Pendant la campagne des municipales 2014, des maires, sans aucun état d’âme, ont fait alliance avec le communautarisme pour des raisons électoralistes, des responsables socialistes ont affirmé dans des discours que la laïcité est une arme de guerre contre les musulmans et me traitent, au même titre que Michèle Picard, maire de Vénissieux, d’intégriste laïc.

Si nous voulons rester fidèles au 11 janvier 2015, la réponse est obligatoirement républicaine. Je suis d’accord avec Jean-Pierre Chevènement, il faut une refondation républicaine et laïque. Il faut sortir des caricatures partisanes et électoralistes qui nourrissent le fonds de commerce du FN.

Le 21 février 2015, François Hollande nous a mis en garde contre le FN. Je le cite : « Je m’inquiète à chaque fois que je vois le populisme en Europe progresser, l’extrême droite est la contestation de ce qui est le fondement même de la République ». Il serait temps de ne pas laisser toutes ces questions entre les mains du FN.

· Appliquer la loi contre le voile intégral
· Interdire le voile intégral à l’université
· Dénoncer le double discours des prêcheurs radicaux
· Ne plus accepter les provocations vestimentaires qui se banalisent
· Pointer la responsabilité des autorités musulmanes
· Ne plus faire, avec de faux semblant, sur l’immigration et l’islam.

Dans mon livre, j’ai avancé deux propositions :

- Création de maisons de l’intégration : structures interministérielles dotées de casques bleus de la République coordonnant les missions de police, de justice, d’éducation, de santé, de formation et d’emploi dans les territoires en difficulté

- Réorganisation du service public de la police dans les grandes agglomérations avec délocalisation des compétences et dotation de moyens d’investigation adéquats pour traquer les mafias, les trafiquants, les fondamentalistes.

Il n’y a pas de laïcité sans liberté. Pas de laïcité sans la Nation, nous sommes au cœur d’un conflit politique et d’une guerre culturelle. Nous devrions nous interroger sur le FN, et la faute à qui.

Il faut un big-bang politique.

André GERIN













L’ensemble des débats de ce colloque sera mis en ligne sur le site internet du Comité Laïcité République http://www.laicite-republique.org

1 commentaire:

  1. bravo et merci pour ces propos que l'on est obligé de qualifier de courageux, car trop rares.
    Les politiciens de droite ou de gauche devraient s'en inspirer et mettre en place des décisions efficaces.
    Ne se rendent ils pas compte qu'ils ouvrent un boulevard aux extrémistes de tout bord , au FN ,et aux islamistes .
    J'aimerais bien connaître vos positions sur " l'ecole"
    merci encore,Monsieur le Député

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